1987-1997

1998-2001

Deux méga-événements en France

Le premier, c’est la Coupe du Monde de Football, et le deuxième, au sortir de celle-ci, c’est la grande fête au pied de la Tour Eiffel qui célèbre la victoire de la France dans cette compétition planétaire. Pour cette occasion, Apollo 440 rebooste Rendez-vous IV à grand renfort de cor de brume. Le 14 juillet 1998, la Nuit électronique est le nom de ce concert, où des écrans sont installés tout le long du Champ de Mars, et où des DJ de plusieurs pays remixent des titres de Jean-Michel Jarre, sur les traces d’Odyssey through O². Le concert, où Jarre aura le petit rôle, sera décrié par beaucoup comme une tromperie sur la marchandise, vu que le grand public imaginait une sorte de remake de sa prestation de 1995 sur ce même lieu. Mais l’ambiance techno et le défilé de musiciens divers (jusqu’à deux rappeurs, Dadou de KDD et Trogga the Gambler) sur scène ne fédère pas autour d’elle tous les enthousiasmes des supporters qui ont porté les bleus et Zidane au plus haut.

Le passage à l’an 2000

Les douze rêves du soleilPassé ce concert raté en France, l’année suivante, Jarre met en chantier un projet pharaonique, le concert dit de l’an 2000, sur le site des pyramides de Gizeh. Le gouvernement égyptien a invité Jarre à célébrer la culture égyptienne multimillénaire. Le concert, intitulé « les douze rêves du soleil », sera retransmis sur Internet et par satellite. Surfant sans doute sur le concept d’after, Jarre propose aux spectateurs deux concerts au lieu d’un seul : le premier qui encadre le décompte fatidique jusqu’à l’an 2000, et le deuxième pour le lever de soleil. Il comprendra des musiciens créatifs (dont le batteur de Pink Floyd, Gary Willis) et laissera une place conséquente aux instrumentistes arabes (notamment la chanteuse Natacha Atlas). Les titres inédits qui structurent le concert seront ceux qui figureront, plus ou moins retravaillés, sur l’album Métamorphoses, qui paraitra en 2000.

JM Jarre

Où Jarre se métamorphose

Métamorphoses - Photographie de François Rousseau Pour beaucoup d’observateurs, Metamorphoses a un lien de parenté avec Zoolook, puisqu’il exploite le format de morceaux courts et distincts les uns des autres, mais aussi par l’utilisation de voix féminines. On retrouve ainsi parmi les guests prestigieux de l’artiste lyonnais sa complice d’alors Laurie Anderson, qui intervient sur « Je me souviens ». Natacha Atlas chante en arabe sur le titre très moderniste « C’est la vie ». Mais la nouveauté de cet album vient de l’utilisation de sa propre voix, trafiquée par l’ordinateur. Jarre qui a été parolier, se retrouve d’un coup, chanteur ! L’album, aux titres très éloignés d’un paysage éthéré du précédent opus, Oxygène 7-13, (sauf peut-être Millions of Stars) est diversement apprécié des fans. Il est celui où Jarre compose toute sa musique sur ordinateur, avec le logiciel Protools. Du reste, il fait partie de ceux que j’écoute le moins.

Concerts pour l’an 1

Pour le changement de millénaire, Jarre donne un concert en duo avec le DJ superstar nippone Tetsuya (TK) Komuro sur la côte japonaise d’Okinawa, le 1er janvier 2001, Rendez-vous in Space, avec comme maître de cérémonie (par écran interposé) Arthur C. Clarke. Le célèbre auteur de science-fiction, auteur du livre qui a inspiré 2001, Odyssée de l’Espace, est aussi un admirateur de longue date de Jean-Michel. Ce mini-concert ne fait pas ressortir de sons vraiment nouveaux par rapport à l’album de 2000. Jarre se fait plaisir et a même envisagé de créer un groupe avec le japonais. En juin 2001, Jarre est l’invité, parmi d’autres artistes internationaux, aux Olympiades culturelles grecques. Ce sera le dernier concert de Jarre avec une équipe complète de musiciens autour de lui (notamment un batteur). Hymn to Acropolis est visuellement une réussite remarquable, et sur les terres de Vangelis, Jarre dégaine une track-list de folie, extraits de ses meilleurs albums.