1948-1986

1948-1976

Naissance d’un géant de la musique

Enfant unique, Jean Michel est né le 24 Août 1948 à Lyon d’une mère résistante et d’un père musicien. Son père Maurice Jarre divorce de sa mère Francette Pejot, lorsque »Jean Mimi » a quatre ans. Maurice Jarre sera directeur musical du Théâtre National de Paris de Jean Vilar de 1951 à 1963, puis va développer une carrière de compositeur de musique de films aux États-Unis sur la base de ses récompenses aux oscars (Lawrence d’Arabie en 1962, puis Docteur Jivago, en 1965) à Hollywood. Jean Michel sera fâché avec son père pendant de nombreuses années, mais leurs relations se sont normalisées au cours des trois-quatre dernières années.

Jarre commence le piano très jeune (à 5 ans), mais son premier professeur le dégoûte rapidement de la pratique de l’instrument. L’anecdote veut que les murs de sa chambre portent l’inscription : « Je hais le piano ». Pour fêter les dix ans de sa progéniture, sa mère l’emmène dans la boite de jazz « Le chat qui pêche », qui est tenue par une amie elle aussi ancienne résistante. Chet Baker, Don Cherry et Archie Shepp lui donne un récital privé qui l’impressionne au plus haut point. Sa vocation musicale naît là. Son modèle est son grand-père, inventeur, auquel on doit la première table de mixage pour la radio et du prototype de tourne-disques Teppaz.

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Jarre à l’Opéra de Paris

Compositeur de la musique d’un ballet électro-acoustique à l’Opéra de Paris (un projet qui est arrivé par un concours de circonstances favorables), ça le fait ! La musique »brute » de Jarre est le tremplin de l’inauguration du plafond décoré par Marc Chagall, ce qui est une première en ce lieu. Jean Michel est aussi le plus jeune compositeur à produire son œuvre à l’Opéra. La musique du ballet « AOR » (la lumière en hébreu) de Norbert Schmucki est constituée de sept parties, qui correspondent aux sept couleurs de l’arc-en-ciel. Deux autres ballets suivront ce premier essai (salué par certains critiques) : « Dorian Gray » et « Le labyrinthe ».

Jarre tatonne…

Dans cette période du début des années 70, Jean Michel va signer un certain nombre de musique pour des génériques de télévision, et aussi des publicités, telles Coca-Cola, Nestlé, et une mélodie qui fera plus tard le tour du monde : celle d’Oxygène IV que l’on reconnait dans une pub pour l’Autoroute A4. Mais le destin de Jean Michel ne s’est pas encore enclenché véritablement. En 1973, il fait sa propre version du tube Pop Corn de 1969, à la suite de celle mondialement connue d’Hot Butter en 1972. Les esprits chagrins associent ou tentent d’associer la mélodie de celle-ci à celle d’Oxygène IV, faisant passer Jarre pour un copieur redoutable.

Jarre devient aussi metteur en scène, par le biais de son ami illusionniste Dominique Webb, dont il assure la scénographie à l’Olympia en 1973. Un 45 tours rare sera d’ailleurs édité sous le nom Hypnose. Il enregistre également pour Samuel Hobo, un certain nombre de titres (Freedom day et Synthetic Man) et ce qui va devenir son premier tube : Zig-Zag Dance, sous le pseudonyme de Foggy Joe.

Le producteur providentiel

En 1972, il fait la connaissance de Francis Dreyfus, qui deviendra le producteur qui le suivra pendant une trentaine d’années. Il signe quelques temps plus tard à la compagnie Motors, qui mutera en Francis Dreyfus Musique. Dreyfus est un passionné de jazz, qui a des références communes avec Jean Michel, notamment Ray Charles et John Coltrane. Il sent chez le jeune homme une détermination hors du commun, et va lui ouvrir de nombreuses portes.